Un combat pour la survie de nos élevages familiaux
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Viande bovine, volaille/œufs, lait : ces filières ont chacune leurs spécificités, mais partagent un point commun. Ce sont des secteurs sous forte pression économique et concurrentielle. Beaucoup d’exploitations sont familiales, attachées à un mode de production de qualité (herbe, plein air, terroir). Elles se voient menacées par un modèle d’import-export mondialisé où la seule loi est le prix le plus bas. « Concurrence exacerbée à coups de dumping et de pratiques phytosanitaires douteuses », écrivait un rapport sur les fruits et légumes – on pourrait reprendre la phrase pour l’élevage
La loi traçabilité intégrale cherche à créer un environnement plus favorable pour nos éleveurs. En éclairant les consommateurs sur ce qu’il y a derrière un produit (origine, mode d’élevage), elle valorise implicitement les modes français, souvent plus regardants sur le bien-être animal et la qualité. « Éleveurs français, votre savoir-faire sera valorisé par la transparence », tel pourrait être le message. De même, en garantissant l’équité vis-à-vis des importations, elle offre un horizon plus stable aux producteurs : ils ne seront plus concurrencés de manière déloyale sur leur propre marché.
Il est également question de souveraineté alimentaire : si rien n’est fait, dans 10 ans nous boirons du lait allemand, mangerons du bœuf irlandais et des œufs polonais, parce que nos producteurs auront fermé boutique. Ce n’est pas qu’une vue de l’esprit : la Suisse voisine a déjà perdu presque tous ses élevages de porcs et volailles au profit des importations. Ils regrettent aujourd’hui d’avoir sacrifié ces filières, car ils sont entièrement dépendants pour ces viandes. La France ne veut pas connaître ce sort. Maintenir la production nationale de viande et de lait, c’est assurer notre capacité à nourrir notre population avec nos propres standards, c’est éviter de transférer l’empreinte environnementale chez autrui, c’est entretenir nos campagnes (prairies, haies…) et c’est préserver des centaines de milliers d’emplois directs et indirects.
En conclusion, les filières viande, œufs, lait sont “sous pression” mais non condamnées – à condition d’adapter les règles. La proposition de loi offre un cadre nouveau pour les sauver : transparence + loyauté = bouffée d’air frais. Plutôt que de subventionner indéfiniment ces secteurs en crise, on les remettra en capacité de vivre de leur production. Les élevages français ont de nombreux atouts (qualité, traçabilité sanitaire déjà bonne). En jouant la carte de la confiance avec le consommateur, via la transparence totale, ils pourront regagner des parts de marché. Et en éliminant la concurrence déloyale, on leur rendra l’oxygène économique nécessaire.
« Pour les producteurs français : [cette loi] c’est une protection contre la concurrence déloyale », rappelle le textepetitions.senat.fr. Nulle part cela n’est plus vrai que pour l’élevage. Il est temps de donner raison à ces éleveurs qui clament “laissez-nous vivre de notre métier, respectez notre travail”. La transparence et la traçabilité intégrale sont des armes pacifiques pour y parvenir.